Les Petites Reines, Clémentine Beauvais, Sarbacane.
"On les a élues "Boudins de l'année" sur Facebook.
Mais Mireille Laplanche et ses "Boudinettes", Hakima et Astrid,
n'ont pas l'intention de se lamenter sur leur sort.
Elles ont des mollets, des vélos et elles comptent bien rallier Bourg-en-Bresse à Paris...
Pour s'incruster à l’Élysée !
Place aux Petites Reines !!!"
Cette année, Mireille a été détrônée : elle n'est que Boudin de Bronze au concours organisé par son ancien meilleur ami. Stupide concours puisqu'il s'agit d'élire les filles les plus moches de l'école... Lorsque Astrid, Boudin d'Or de l'année débarque chez elle en pleurs, Mireille comprend qu'elle va devoir la réconforter. Toutes les deux se rendent chez la troisième "boudin" avec l'intention de se remonter le moral les unes les autres. Et là, les choses changent... Elles se rendent qu'il y a des choses "plus importantes" que de se morfondre pour un concours idiot... Elles décident donc de se rendre à Paris en vélo. L'une veut rencontrer son père, la deuxième souhaite réaliser son rêve de rencontrer son groupe de musique préféré. Quant à Hakima, la plus jeune, elle est prête à prendre la défense de son frère, ancien militaire.
Que dire de ce roman ? MAGNIFIQUE ! Avec humour, Clémentine Beauvais nous fait partager le quotidien de trois filles courageuses et du frère, tout aussi courageux, de l'une d'elles. Tout en subtilité, ce roman aborde des thèmes difficiles (la différence, la beauté, les réseaux sociaux, la médiatisation, le handicap...) sans verser dans le pathos. C'est avec plaisir qu'on suit Mireille, Astrid, Hakima et Kader tout au long de leur périple jusqu'à Paris, vendant du boudin (ironie de la situation) lors de leurs arrêts.
Un hymne à la tolérance, un livre rayonnant qui donne la pêche, beaucoup d'humour et de dérision... Bref, une vraie réussite !!
Extraits :
"La voilà donc, notre troisième Boudin. Elle est plus petite que je ne le pensais, et timide comme un moineau. D'un geste, elle nous invite à nous asseoir autour de la table basse pour manger avec eux. Je note qu'elle n'a pas les yeux rouges, contrairement à Astrid. Au lieu de ça, elle a des cernes. N'a-t-elle donc pas pleuré ? Pourquoi est-elle si fatiguée ? "
"Elles avaient été élues vilains petits canards du collège-lycée Marie-Darrieussecq, elles volent maintenant de leurs propres ailes - en direction de Paris ! Astrid Blomvall, Hakima Idriss et Mireille Laplanche,trio gagant d'un très controversé "concours de Boudins", s'embarquent pour un voyage jusqu'à la capitale qui promet d'être épique, puisqu'il se fera... à vélo. Départ ce 8 juillet eu matin, pour une arrivée prévue le 14 juillet."
"Oui, les vrais gens qui existent semblent tous nous aimer. Il y a un tel gouffre entre les mots sur Internet et ceux des gens qu'on rencontre ! Et c'est bizarre, cette popularité. Je n'ai pas l'habitude qu'on me sourie comme ça. Je n'ai pas l'habitude qu'on me demande comment je vais. C'est peut-être ça que ça fait d'être beau ; j'ai toujours remarqué que les gens beaux attiraient les sourires et les "ça va ?". On n'aime pas voir des gens beaux aller mal. Les moches, eux, évidemment qu'ils vont mal, ils sont moches.
Mais là, enfin, on a gagné le droit qu'on nous demande comment ça va, et qu'on nous sourie."
